J’ai commencé ma carrière comme femme de ménage dans un laboratoire pharmaceutique dans le 93 il y a presque trente ans, et j’ai été freinée dès le départ par des barrières institutionnelles et sociales…  Mon parcours n’a clairement pas été linéaire ni facilité par des privilèges, et je ne rentrais tout simplement pas dans les cases imposées par la société française !   J’ai toujours aimé le film Will Hunting, sûrement parce qu’il illustre bien l’idée qu’on peut apprendre partout, à sa manière, et tracer son propre chemin, même quand les circonstances de départ ne sont pas les plus favorables...

Aujourd'hui canadienne et française, j’ai consacré plus de vingt ans à l’enseignement des S.T.E.M. (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques), ainsi qu’à l’adaptation scolaire et sociale des personnes en situation de handicap sensoriel et des communautés autochtones canadiennes. Mon parcours m’a amenée à travailler avec des personnes atteintes de démences préfrontales (olfactothérapie en service de neurologie, et un projet de fin d’études sur la réalité virtuelle sensorielle pour les personnes présentant la maladie d'Alzheimer dès 2015) et des personnes présentant des troubles de l’apprentissage (neuroéducation et Montessori dès 2009), explorant ainsi les liens entre neurosciences, pédagogie et cognition et ceci bien avant que cela ne soit à la mode en France…

Polymathe et après avoir longtemps hésité entre génétique et neurosciences, je suis diplômée et spécialisée en génétique moléculaire avec des sous-spécialisations en  neurogénétique, paléogénétique* et bioingénierie, et je travaille dans le domaine de l’intelligence artificielle en faisant de la sous-traitance pour Google, Open AI, etc. J'ai également une petite société dans le domaine de la fermentation (en lien avec le microbiote et les "neurofoods").

Titulaire de deux titres de "Fellow" en biologie et anthropologie et membre de la Genetics Society (UK), mon parcours est marqué par des formations en clonage, transfert de gènes d’une espèce à une autre, lignées cellulaires, CRISPR-Cas9 et bioinformatique. En 2025 je vais entreprendre un module doctoral à l’Institut Pasteur (mais j'ai déjà bac+6  et bac+5 dans deux autres domaines...).

Je me sens autant manuelle qu’intellectuelle et je ne vois pas pourquoi je devrais choisir entre les deux ! C’est comme me demander de choisir entre la main gauche ou la main droite alors que je suis ambidextre ! Illustratrice scientifique spécialisée en reconstruction 3D et reconstitution faciale, je serai également diplômée en juin 2025 du Muséum d’histoire naturelle de l’université Yale en illustration scientifique. Mes recherches combinent :

• Bioarchéologie*/Documentation et illustration des fragments crâniens pour une analyse détaillée des structures osseuses.
• Extraction et séquençage d’ADN ancien à partir de l’os du pétreux ou d’autres échantillons osseux.
• Bioinformatique et modélisation génétique pour étudier l’expression des gènes impliqués dans le développement cérébral et facial.
• Analyse de l’endocrâne pour mieux comprendre l’évolution des structures cérébrales des hominidés.
• Étude des anomalies du développement neurologique (tératologie).
• Modélisation et impression 3D pour préserver les spécimens et limiter les manipulations successives.
• Reconstitution faciale en intégrant des données anatomiques et génétiques pour restituer l’apparence des individus étudiés.

Passionnée par la transmission des connaissances, j’ai étudié la reliure/restauration de livres anciens, la codicologie et l’archéologie des livres anciens, explorant les liens entre manuscrits, bases de données modernes et stockage d’informations sur ADN.

Exploratrice dans l’âme, j’ai voyagé en sac à dos en famille, du Grand Canyon à la Polynésie, des mines de sel de Wieliczka aux communautés autochtones du Canada, etc. et avec un attachement particulier aux Pyrénées. Mon rêve : explorer les tunnels de lave et de glace en Islande ! Mes enfants, qui ont été ma "top priorité" (j'ai d'ailleurs été mère au foyer quelques années), aujourd'hui jeunes adultes, ont été "worldschoolers" car je trouvais important qu'ils aient une grande ouverture sur le monde et les autres cultures, tout en développant leur créativité et une pensée libre ("free mind").

Mais mon parcours n’a pas été qu’une succession d’apprentissages et d’explorations, il a aussi été marqué par des épreuves. J’ai notamment failli mourir trois fois, dont une fois d’un arrêt cardiaque suite à une hémorragie interne. Ces expériences ont changé ma perception de la vie : chaque jour compte, chaque apprentissage est une victoire, et il est hors de question de laisser la peur ou les barrières sociales m’empêcher d’aller au bout de mes projets. "Résilience" est certainement le mot qui me convient le mieux...

Mon curriculum vitae est sur LinkedIn (formations, expériences, volontariat etc.). Je n'ai jamais arrêté mes études depuis vingt ans... 

*Mes formations en paléogénétique, génétique de l’évolution et bioarchéologie, de niveau master 2, ont été effectuées en France au Musée de l’Homme via le Muséum national d'histoire naturelle (MNHN) ; et  mes formations en chimie du vivant, de niveau ingénieure, avec le CNAM en France. Le reste a été réalisé principalement aux Etats-Unis, notamment avec le Stanford Center for Professional Development ou la faculté de médecine de Stanford (à distance), le Yale Peabody Museum of Natural History, la NASA (pour l'enseignement des STEM), le New-York Botanical Garden (paléobotanique) ou en Suisse avec un stage au CERN grâce à un organisme français.